Dans une approche d’autonomie et de rentabilité de son exploitation agricole, le sol est un maillon essentiel pour tous les exploitants. Support des cultures, c’est surtout un milieu vivant qui fournit aux plantes ce dont elles ont besoin.
Nous verrons ici une méthode simple de calcul de la performance de votre sol basé sur l’effet de sol et le bilan azoté et surtout l’évaluation que l’on peut en faire :
Etape 1 : Déterminer les besoins
1 quintal de blé a besoin de 3 kg d’azote, 1 quintal de maïs grain à besoin de 2.2 kg d’azote, 1 Tonne de MS de maïs ensilage a besoin de 12 kg d’azote, etc …
Besoins totaux (UN) = Rendement objectif X besoins unitaire
Etape 2 : Déterminer les apports
Apports par les engrais (effets immédiats, annuels) = quantité X dosage de l’engrais X coef d’utilisation (1 pour l’ammonitrate et 0.8 pour l’azote liquide)
Apports par les effluents :
| % en N | % en N+1 | % N+2 |
Fumiers | 50 | 25 | 15 |
| 60 | 20 | 20 |
Apports totaux (UN) = Fertilisant (UN) + Qx effluents N X coeff N + effluents N- 1 X coeff N+1 + effluents N-2 x Coeff N+2Etape 3 : Calculer l’effet de sol
L’effet de sol est la différence entre les besoins totaux et les apports totaux.
Etape 4 : Interpréter l’effet de sol
Selon le modèle INRA de Hénin Dupuis, l’effet de sol est d’autant plus important que :
- La culture couvre longtemps la période de minéralisation (Blé, maïs 50%, betteraves, prairies 100%)
- Le sol est profond
- La teneur en Matière Organique est forte
- Le sol est léger (sables > limons > argile)
- Le sol contient peu de calcium (Ca > 3gr/kg)
Effet de sol théorique pour 2 types de sols limoneux et limoneux calcaire pour le blé et les maïsL’effet de sol théorique de Hénin Dupuis doit être un objectif minimum pour tous les agriculteurs de France, c’est le modèle qui sert à faire les plans de fumures déclaratifs, cependant il est possible de maximiser encore l’effet de sol réel au-delà de ces valeurs.
Comment interpréter un effet de sol insuffisant :
Pour bien interpréter l’effet de sol, il est important de faire la démarche sur l’ensemble des cultures de l’assolement.
Ci-dessous, quelques pistes pouvant expliquer un effet de sol faible et le lien avec d’autres symptômes pour choisir la meilleure piste d’amélioration :
Cause d’un effet de sol insuffisant | Indicateurs lié à l’effet de sol | Autres indicateurs |
Effluents mal valorisés
Revoir les quantité et périodes d’apports | Effet sol beaucoup plus faible sur cultures recevant des effluents et meilleurs sur les autres | Présence de mourrons, gaillets, rumex… dans les cultures recevant des effluents. |
Manque de structures du sol Sortie d’hiver retardée et arrêt estival trop rapide (sol trop froid en hiver et vite trop sec en été)
| Effet de sol faible pour céréales et prairies mais fort pour orge de printemps, maïs et colza indépendamment des effluents mis. | Sol battantsSensibilité forte des cultures à la sécheresse (rd très variables d’une année à l’autre) Levée de folle avoine au printemps dans les blés. Salissement des maïs à l’implantation |
Faim d’azote Apports de MO déséquilibrés qui provoquent des périodes de faible libération d’azote et des périodes de trop forte libération
| Effet de sol plus faibles sur cultures derrière céréales que sur les autres | Levée de folle avoine à l’automne dans les blés Céréales et graminées très poussantes et passant du vert clair au vert foncé très rapidement en mai ou octobre. |
Manque d’activité de la florecalcium (roches calcaires) et aluminium (granites et schistes) sont toxiques et entraînent une activité réduite de la flore | Effet de sol faible sur toutes les cultures de l’assolement | Peux de vers de terre et macroflore Dégradation très lente (> 1 an) des reliquats de culture. |
Optimiser son sol, sa fabrique d’engrais maison, gratuite et permanente, est un facteur clef du succès de ses cultures et plus généralement de la rentabilité de son exploitation. Les solutions sont nombreuses pour améliorer ces résultats et elles font autant appel aux bonnes pratiques de conduites qu’aux produits de stimulation de la flore.